J: Venezuela 05
lAoût à Novembre 2005
Le 26 aout à 20h20 précise, la GV est établie à 1 ris au mouillage, le Perkins est sollicité
par sécurité. A 20h30 le mouillage est levé. Nous quittons Grenade. Le vent est faible mais
comme je ne me sens pas encore assez d'expérience, je laisse le ris dans la GV. Les grains
sont redoutables et je ne tiens pas à manœuvrer une fois le soleil couché. La vitesse fond de
Fayama se maintient entre 3,5 à 4,6 nœuds pendant la nuit. A partir de 5h du matin Eole
reprend vigueur. Son nouveau souffle permet à Fayama d'atteindre 7 nœuds sur le fond mais
aussi grâce aussi au courant de plus de 1 nœud vers l'ouest. A 16h30 l'ancre tombe à
Testigo Grande à proximité d'une plage superbe. Position 11°23'029 N 63°08' 289 W. Nous
profitons 4 jours de ce superbe mouillage.
Mouillage du NW de Testigo Grande
Le 31 aout au petit matin, nous tournons le dos à Testigo Grande pour rejoindre
Margarita. Le vent est bon, Fayama atteint 7,5 nœuds sur le fond dans la matinée. A 15h
nous nous amarrons dans la marina "Margarita Yachting" située dans la baie de Pampatar.
Elle s'appelle maintenant : Hilton Margarita Marina. Ici , il faut balancer l'ancre et culer
jusqu'au quai. C'est ma 1er et je n'en mène pas large. Tout se déroule bien heureusement.
La marina est en cours de construction, il n'y a pas l'électricité. L'eau est gratuite mais livrée
par camion. Nous prenons une nuit histoire de refaire le plein. Le lendemain nous partons
mouiller dans la baie de Porlamar. Il y a là, un homme qui s'appelle Juan. Sa "marina" se
nomme Marina Juan, c'est en fait un unique ponton, où l'on peut laisser l'annexe en sécurité.
Il s'occupe également des formalités d'entrée et de sortie du Venezuela. Les taxis sont
habitués et attendent le client afin de les emmener en ville ou aux courses. Juan a même
organisé une tournée de bus pour le marché certains jours de la semaine. C'est le grand
repos, nous restons 3 semaines à cet endroit. Nous commençons à connaitre la grande ville.
Hilton Margarita Marina
Cote SE de Margarita
Mouillage de Porlamar - Margarita
L'unique ponton à annexes de Marina Juan - Margarita
20 septembre : nous partons à Cubagua en compagnie de Marac un voilier Garcia.
Nous avons fait la connaissance de Patrice, Odile et leurs charmants garçons au Marin à la
Martinique alors que nous étions au chantier. Cette navigation bien sympathique nous
amène au NE de Cubagua. Nous mouillons face au village des pêcheurs.
Passage au sud de Margarita entre la cote et Isla Coche
Maison de pêcheurs Epave très poissonneuse
La petite tâche en avant gauche de l'épave, c'est l'annexe gonflable de Fayama. Je
suis à bord avec les enfants de Patrice et Odile. Je suis allé plonger et chasser pendant que
les garçons se baignaient.
Moi je l'ai appelé la baie des pêcheurs - NW Cubagua
23 septembre : nous quittons Marac chacun part de son coté. Nous voulons voir
Blanquilla, Patrice et Odile , Les Roques. Vers 8h le mouillage est levé direction Robledal sur
la cote NW de Margarita. En chemin nous prenons un thazard à la traine. 13h45 mouillage
effectué loin de la plage à cause du manque de fond. Dans l'après midi 2 voiliers arrivent.
L'un s'appelle : Etoile de Lune. Ils mouillent bien plus prés de la plage que nous. Ils ont
certainement moins de tirant d'eau que Fayama. La nuit se passe tranquillement. Le
lendemain très tôt, nous entendons crier le nom de Fayama plusieurs fois. C'est Etoile de
Lune qui vient voir si nous allons bien. Ils ont été attaqués la nuit par plusieurs types armés
de machette. Ils s'en sont sortis sans dommage. Voici leur lien internet où ils relatent leur
mésaventure : http://etoile-de-lune.net/edl/venezuela/securite.html#indice0
(copier le lien dans la barre d'adresse de votre navigateur internet)
Nous retrouvant seuls au mouillage nous décidons de partir pour Blanquilla après un
petit déjeuner pris sur le pouce.
Ensenada de Macanao Village Robledal - ouest Margarita
24 septembre : Nous voici en route pour La Blanquilla, ainsi nommée pour ses plages
de sable blanc. Le vent est capricieux, le courant assez fort porte vers l'ouest. Il est difficile
de rejoindre cette île pour un voilier qui remonte mal au vent en venant de Margarita.
Heureusement Fayama n’a pas ce handicap. En fin d'aprés-midi l'ancre tombe devant la
caserne des garde-côtes Venezueliens au sud de La Blanquilla. Que cette île est belle, calme.
Ce mouillage est délaissé par les voiliers à cause de son fond rocheux. Ils préfèrent
Playa Yaque, sur la cote ouest, avec son fond sableux. Moi ca me va bien la tranquillité.
La nuit du 25 au 26 je déchante. Nous subissons un orage avec vent de sud-est qui
porte à la côte. J’avais mouillé une deuxième ancre à l’arrière par peur que la houle nous
roule sur les rochers . C’est celle-ci qui a tenu mon coco pendant le coup de vent. En effet,
erreur de débutant, je me suis fié au beau temps et j’ai mouillé assez près des récifs. Le
mouillage principal ne nous aurait pas permis d'éviter la catastrophe. Tout est bien qui finit
bien mais leçon à retenir. J’ai passé une partie de la nuit dans le cockpit, moteur tournant,
à surveiller les coraux prés à déguerpir si le mouillage rompait. Cette leçon là je ne
l’oublierai pas.
La Blanquilla et son eau turquoise
Pas de magie, pas de trucage photo non plus, c'est la réalité.
Regardez bien la photo de gauche ci-dessous . Sur la droite du bateau, il y a une zone
sombre. A cet endroit se trouve l'entrée d'une petite crique avec plage de sable blanc. Sur la
photo de droite j'y suis en plein travail.
La petite crique des coast-guards
Et puis un jour, nous nous sommes décidés à aller voir Playa Yaque. C'est vrai qu'elle
est belle cette plage. Mais... il y a trop de voiliers à mon goût. Je préfère la solitude de notre
petit mouillage de la baie des pêcheurs. Et oui je lui ai donné aussi ce nom. Puisque c'est le
seul endroit où il y a des pêcheurs et que ma carte ne la nomme pas.
Playa Yaque - La Blanquilla
J'ai découvert les cactus. Les grands sont bien visibles, on ne s'y frotte pas. Mais les
petits (photo de droite ci-dessous) sont terribles. A raz du sol, ils échappent à notre
surveillance, et viennent ficher leur dard en forme de pointe de flèche dans la peau. C'est
très douloureux à extraire. L'homme n'a rien inventé, il a juste copié la nature.
La Blanquilla et ses cactus
La Blanquilla c'est également le paradis de la pêche. Encore peu fréquentée, elle garde
toute sa richesse à ceux qui la mérite.
L'embarras du choix pour déjeuner
30 septembre : 5h du matin. Je me prépare à lever le mouillage afin de retourner à
Margarita. Nous aimerions aller à Juan Griego. Mais le vent en décide autrement. Eole
demeure inflexible et s'entête à souffler de face. Neptune ne veut pas être en reste, il nous
handicape avec un courant vers l'ouest de presque 2 nœuds. Nous prenons un barracuda
de 50 cm, nous accordons un bon point à Neptune malgré la dérive qu'il nous impose. A
mi-chemin, il faut se mettre dans la tête que c'est impossible de garder le cap sur
Juan Griego. Qu'à cela ne tienne nous irons sur Robledal. Nous ne sommes pas rassurés
après ce qui s'est passé la dernière fois avec Etoile de Lune. A 17h25 pile; l'ancre s'enfouit
dans le sable, loin loin de la plage. Nous laissons l'éclairage extérieur allumé toute la nuit.
1er octobre : 8h30, après un copieux petit-déjeuner, j'établis la grand-voile et remonte
l'ancre. Dès qu'elle atteint le davier, j'établis le génois. Nous partons ainsi, à la voile sans
l'aide du moteur. Ce genre de mouillage sans voiliers ni roches autour, se prête bien à cette
manœuvre pour un débutant. Nous naviguons au près vers Juan Griego que nous atteignons
vers 17h.
2 octobre : le matin, nous nous promenons dans Juan Griego. C'est dimanche, les
magasins sont fermés. Nous n'avons plus beaucoup de denrées à bord. Vers 15h nous votons
à l'unanimité pour filer jusqu'à Porlamar. Vers 19h Eole s'endort, nous devons endurer le
ronronnement du Perkins si nous ne voulons pas faire du surplace. 22h45 mission accomplie,
Fayama se balance au bout de sa chaîne dans la baie de Porlamar..
Approche de Juan Griego - Margarita
Juan Griego - Margarita
Les fameux pélicans de Juan Griego sont mieux sur le bateau voisin
10 octobre : 12h15 Fayama quitte la baie de Porlamar. Vent nul, ciel d'un bleu azur.
Nous allons vers Cubagua et pour cela nous devons passer entre le sud de Margarita et le
nord de Coche où se situe un grand banc de sable. Celui-ci est à moins de 2 miles du milieu
du canal inter-îles. Eole se met à l'œuvre progressivement, j 'établis la voilure en grand. Le
ciel reste pur. Puis soudainement le ciel s'obscurcit. Une barrière nuageuse d'un noir d'encre
nous arrive dessus comme dans le pire film d'épouvante. Je prends 2 ris à la GV et enroule
le génois de moitié. Jusque là tout va bien. Mais, car il y a toujours un mais pour les
débutants que nous sommes, je traine l'annexe sans son moteur. Pas le temps de crier gare
que l'apocalypse se déchaine et le mot n'est pas trop fort. Le vent souffle en tempête, des
trombes d'eau s’abattent sur nos têtes. Nous n'apercevons plus les bateaux qui venaient
vers nous, je redoute la collision. L'annexe se retourne et plonge comme un sous-marin prés
à l'attaque. J'enroule le génois, affale rapidement la GV, démarre le moteur et commence
péniblement la remontée du dinghy (pas de l'Orénoque mais cela y ressemble). Ce n'est pas
une tâche aisée. Il me faut pas mal de temps avant qu'elle soit en sécurité sur la plage
arrière. Alors que je rejoins le cockpit, mes yeux rencontrent l'affichage du sondeur. Effroi!
Seconde erreur de débutant, je n'ai pas mis d'alarme de haut fond. Je n'y crois pas, il n'y a
même plus 1m sous quille. Nous sommes toujours dans la purée, la pluie n'a pas cessé.
J'aimerai aller jeter un oeil à la carte mais je me refuse à quitter la barre. Je me doute que
la dérive nous a amené au voisinage du banc de sable de Coche. Je pointe l'étrave plein
nord et navigue au moteur à l'aveugle avec l'espoir qu'aucuns des bateaux aperçus avant le
grain ne se trouvent dans les parages. Encore quelques minutes d'appréhension et puis le
calme revient. La fin du monde sera pour plus tard. A 17h20 l'ancre est crochée dans la baie
de Cubagua, nous sommes soulagés. Nous aimons bien Cubagua, nous y restons plusieurs
jours. Nous y rencontrons un jeune couple que nous avions aperçu au Marin à la Martinique.
Anthony et Marie sont à bord de Destinée qu'ils ont magnifiquement aménagé eux même.
Anthony parle espagnol, nous partons ensemble à la rencontre des familles de pêcheurs. Ils
voulaient nous montrer le bain de mer des petits porcs. En fait ce que nous découvrons est
bien différent... Dans la porcherie se dresse une table et une chaise en plastique. Une petite
fille est assise et écrit tranquillement sans se préoccuper de ce qui se passe autour. Un autre
jour nous traversons l'île pour aller voir les pêcheurs, mais aussi avec la ferme intention de
chasser quelques barracudas qui trainent par là. Le temps passe vite , il est temps de partir.
Notre but est d'aller voir Los Roques, il nous faut donc quitter Cubagua et nos charmants
copains. Ils partent pour le pacifique, nous pas encore...
15 octobre : jour anniversaire de mon frère ainé. La nuit est tombée depuis longtemps,
il est presque 22h, Fayama dont le Perkins ronronne de plaisir quitte le mouillage. Demain,
il atteindra Playa Caldera à Tortugua.
16 octobre : un peu avant midi, nous sommes à Playa Caldera
Playa Caldera - Tortuga
17 octobre : Petite navigation pour rejoindre le mouillage de Los Palanquinas.
Baignade, farniente, on profite du moment. J'ai trouvé un trou à langoustes, miam miam!
18 octobre : Ce jour est spécial, c'est le jour de mon anniversaire. Nous partons pour
Los Tortuguillos. Il y a un magnifique lagon bordé de sable blanc, très poissonneux. Nous y
restons 4 jours.
Le mini lagon de Los Tortuguillos
Rencontre surprenante à Los Tortuguillos.
Et quand le ciel se fâche cela donne ce résultat.
Orage menaçant dans le lointain
22 octobre : vers 11h, départ pour Los Roques. A peine sortis du mouillage nous
prenons un thazard à la traine. Une grosse houle nous pousse toute la nuit. Pour la
première fois depuis que nous naviguons, j'ai la surprise de voir une vague passer par
dessus l'arrière de Fayama. En une fraction de seconde le cockpit se transforme en
baignoire. Le système d'évacuation, bien conçu, évacue toute cette eau d'où elle vient en
un rien de temps. Nous atteignons l'île principale le lendemain vers 6h du matin. Nous
sommes à Grand Roque qui est l'île principale.
Thazard pris à la traine
En arrière plan Grand Roque vu de Fayama au mouillage
24 octobre : Nous demandons de l'eau au poste des douanes. L'agent nous accorde
quelques bidons d'une eau jaunâtre et nous demande de revenir avec les papiers de
Fayama. Nous savons que c'est l'excuse pour nous faire payer un droit de navigation à
l'intérieur des Roques. L'après-midi nous descendons à terre pour téléphoner à la famille et
visiter le village.
Los Roques, Grand Roque - Le Village
Alors que nous prenons un verre dans ce gentil bar, le ciel s'obscurcit. Je me rappelle
subitement que les capots sont restés ouverts. Nous n'avons pas le temps de retourner
avant le déluge. Nous arrivons noyés et constatons que l'intérieur de Fayama est dans le
même état que nous.
Super petit bar de plage avec vue sur notre bateau.
25 octobre : Nous n'avons pas assez d'eau pour rester longtemps au Roques. Ce n'est
pas avec les quelques litres donnés par les douanes que nous pourrons nous attarder. Nous
ne voulons pas payer sans pouvoir en profiter et filons à l'anglaise vers Cayo Pirata. C'est à
cet endroit que je commence mon entrainement aux apnées profondes (-21m)
Los Roques Cayo Pirata
26 octobre : Une partie moins amusante du voyage, les problèmes de WC. La cause
provient toujours d'une entrée d'algues, de crevettes ou de petits poissons. Je décide de
placer un filtre à l'entrée d'eau une fois rentrés à la Martinique. Il y a aussi le nettoyage de
la coque qui doit rester exempte de salissures. L'après-midi nous partons pour Francisqui.
Le passage est délicat. Il faut zigzaguer entre les bancs de sable pour arriver à la zone
saine de mouillage. C'est une navigation à vu. Le mouillage est parfait sur fond de sable. Je
réalise ici mon record en apnée, un peu plus de 29m. Il n'était pas possible d'aller plus
profond, j'avais la main dans le sable.
Mouillage de Francisqui - Los Roques
28 octobre : Nous quittons Francisqui à 11h15 pour retourner à Tortuga que nous
atteignons le 29 vers 17h30. Nous mettons à profit cette halte pour effectuer quelques
travaux. Baignade, chasse et entrainement en apnée sont aussi au programme.
1er novembre : Nous repartons pour La Blanquilla que j'adore. Nous y restons jusqu'au
dimanche matin.
6 novembre : retour de La Blanquilla pour Robledal à Margarita.
7 novembre : Robledal pour Cubagua que j'aime aussi. D'ailleurs le 8 sera journée
repos à Cubagua
9 novembre : retour à Porlamar afin de préparer le retour vers les Antilles. J'en profite
pour changer une batterie de service HS. Ici, elles sont à moitié prix.
17 novembre : En soirée, nous quittons Margarita, direction Los Testigos.
Départ de Margarita au coucher du soleil
Prochain article le retour vers la Martinique