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Le site de Fayama et CaptainDom

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2007 B3: 2e trimestre 3e partie TRANSAT Acores-Espagne

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             2e trimestre 2007 La Transat vers l'Europe

               de Faïal, Açores à Viveiro, Nord Espagne

        Samedi 9 juin : Hier après-midi la météo nous annonçait une fenêtre de beau temps
pour aujourd'hui. Nous étions prêts, Christos et moi, il n'a pas été difficile de prendre notre
décision. Je suis debout à l'aube, je fignole le rangement. Il faut accomplir les formalités de
douanes et d'immigration. Nous en profitons pour compléter nos courses de frais. Une fois
revenu à bord, je remonte l'annexe, la rince et la dégonfle. Puis je prépare Fayama pour sa
grande navigation. Christos est coincé par 2 voiliers qui surplombent son mouillage. Il vient
me chercher en annexe. Nous remontons son annexe et je l'aide à extirper Oneiro II de
cette enclave. Puis il me reconduit, il approche doucement Oneiro II au plus prés de Fayama,
je saute pour regagner mon bord. C'est à mon tour de lever le mouillage. Les 60 premiers
mètres remontent correctement mais subitement le guindeau bloque. Je dois exécuter
plusieurs manœuvres de marche avant, marche arrière avant de voir l'ancre affleurer la
surface. Ouf, j'avais peur de devoir me mettre à l'eau. Sorti du port, j'établis la voilure;
grand-voile à 1 ris, génois en grand. Ca y est nous prenons la mer il est 13h nous
commençons notre 1er jour de navigation. Nous sommes bâbord amure au près serré.
Fayama court à 5 nœuds cap compas 50°. C'est parti pour une navigation d'environ mille
miles. Nous allons devoir sortir de la zone météo Açores, traverser l'extrême sud-est de
Altaïr puis une grande partie de la zone Charcot et enfin en arrivant à proximité de l'Espagne
la zone Finistère. Ce sont ces zones météo qui nous concerneront pendant ce périple. La
deuxième chose météo importante à surveiller est la naissance des perturbations,
dépressions et tempêtes sur Terre Neuve car elles traversent l'Atlantique vers l'Europe à
grande vitesse. Une de celle-ci pourrait nous cueillir en cours de route. 

Zones météo Acores Espagne juin 07.jpg

1er jour FAIAL VIVEIRO.jpg
    
        Au passage  de Pico nous sommes déventés, 10 minutes de moteur suffisent à
retrouver de quoi nous propulser. Vers 14h45, cette île très conique est passée, je ne crains
plus qu'une mauvaise rafale couche mon coco. J'enlève le ris à la grand-voile, le vent a un
peu molli mais nous l'avons désormais par le travers bâbord. Une allure que Fayama et moi
apprécions grandement. De l'allure au près serré du départ nous sommes passés
progressivement au travers puis grand largue bâbord. A 20h nous sommes au nord-ouest de
Graciosa, elle sera parée avant la nuit. Le jour baisse, nous entrons dans le domaine des
ténèbres. La houle provoque des embardées, certaines vagues commencent à déferler, vers
22h45 je me décide à enrouler le génois qui bat et rague, le cap au 60° compas. Pas moyen
de me reposer correctement. 
   
       Dimanche 10 juin 0h, le gps nous place par 39°18,873'N et 27°41,824'W sous
grand-voile seule; cap vrai 24,9° vitesse fond 4,9 noeuds. Je m'oblige à faire un tour
d'horizon toutes les heures car au crépuscule j'avais aperçu de nombreux feux de voiliers. De
plus, comme nous sommes toujours à proximité des îles, nous nous trouvons sur la route des
cargos. 5h30, je mets au cap compas 75°. Les vagues ne sont pas très hautes mais tendent
toujours à déferler à l'arrière, c'est impressionnant surtout la nuit. 6h Nous sommes par
39°44,776'N 27°03,776'W cap vrai 55,1° vitesse fond 6,3 noeuds toujours sous grand-voile,
établie en grand. A 6h30, nous sommes entourés de grains, comme dans le "pot au noir". Il
est plus prudent de prendre 1 ris dans la grand-voile, pas de voile d'avant car la mer n'a pas
changé d'humeur et Fayama court vent arrière.   
        7h30: Un gros grain malfaisant nous cueille alors que je suis occupé à mes ablutions
matinales. Fayama gite fortement et j'entends un bruit anormal. Le temps de pouvoir me
rendre disponible, toute la table à carte et l'arrière du carré sont noyés. Le vent a viré
brusquement, nous étions grand largue cap 70°, je dois régler la grand-voile et sortir le
génois; nous voici au près serré toujours au même cap.
Nous sommes toujours dans la zone
météo "Açores" plus précisément dans son nord-est. Aujourd'hui les prévisions sont : vent de
nord-ouest force 4, localement 5. Pour l'est de la zone vent de sud-ouest force 4 à 6. Mer peu
agitée à agitée. Pluie ou bruine suivi d'averses au nord.
       9h: Eole n'est pas content, j'enroule le génois, établi le foc intermédiaire avec son ris et
je réduis la grand-voile à 3 ris. Le cap est toujours au 70° la vitesse varie entre 5,5 et 6
nœuds. La matinée se passe en changement de voilure et prise de ris. IL faut constamment
s'adapter aux conditions météo. J'admire les coureurs du grand large qui ont obligation de
performance, pour moi ce sont des êtres exceptionnels car contrairement à moi ils sont
obligés d'aller au feu.
Midi: Nous avons tracé de la route, en même pas 23h nous avons
réalisé 143,7 miles. Je suis barbouillé, je ne peux rien avaler, je me couche espérant pouvoir
me reposer un peu. 12h30: Le soleil fait une timide apparition, que c'est bon de te voir astre
de lumière. Le GPS nous place par 39° 59,206'N 26°17,384'W cap vrai 85,2° vitesse fond 6,5
nœuds.
13h: nous commençons notre 2e jour de navigation. 14h: Le soleil est plus franc. Le
vent a un peu faibli, j'enlève le 3e ris de la grand-voile et la laisse à 2 ris. Cap compas 65°
vitesse loch 6 nœuds. Je me prépare un bol de thé que j'ai l'intention de boire au soleil dans
le cockpit. Tout en buvant mon thé j'observe la mer et découvre au loin  2 voiliers sur l'avant
bâbord. Ils font une route plus nord que la notre. L'après-midi  se passe sous un beau soleil
avec un vent constant et une mer qui ne tape pas. Si elle pouvait rester comme cela la nuit
prochaine.
17h: Je vais à l'étrave pour vérifier la position des 2 voiliers avant que le
crépuscule arrive. J'aperçois alors une grosse bouée munie d'un émetteur, elle ne passe pas
bien loin.
18h: C'est l'heure de faire le point. Nous sommes par 40° 17,346'N 25°32,008'W
cap vrai 54,9° vitesse fond 8,3 nœuds. Nous avons parcouru 183 miles en 29 heures depuis
Horta. A 19h30 j'entends les dauphins, je suis en train de me préparer une soupe. Je pose
le bol sur la table et c'est juste le moment où Fayama fait une embardée. Arffff, plus de
soupe et gros nettoyage à faire. J'ai à peine fini de réparer mon erreur qu'un gros grain
surgit. La nuit est agitée, mon pauvre coco est malmené par la mer. J'ai hâte de voir l'aube.
 
        Lundi 11 juin, 0h: Notre position est 40°38,402N 24°46,258W cap vrai 18,1° vitesse
fond 7,6 nœuds. A 1h30, je fais un tour d'horizon, tout va bien, aucun feu visible . A 3h45,
arrive un gros grain, je me tiens prêt à manœuvrer. Fayama bouge beaucoup, il est le jouet
de cette grosse mer venue de l'arrière. J'ai hâte de voir le lever du jour. 5h30 je me prépare
un bon café salutaire. 6h: le GPS nous place par 40° 53,738'N 23° 56,273'W cap vrai 99,5°
vitesse fond 7,1 nœuds. Nous avons parcourus 81,8 miles depuis hier 18h soit 6,85 nœuds
de moyenne sur la nuit. 9h: je décide d'enlever le 2e ris à la GV et de la repasser à 1 ris; je
laisse le foc intermédiaire avec son ris. A 10h, j'affale le foc intermédiaire et j'établis un 1/2
génois tangonné ; cap compas 73° vitesse surface 6 nœuds. 1/4 d'heure plus tard je suis en
discussion VHF avec un voilier de marque OVNI 385 baptisé Nouski à bord duquel se trouve
François et "Crop". Ils se dirigent également vers les côtes Espagnoles. Nous sommes
obligés de nous quitter subitement car un grain nous cueille en pleine discussion. Il est
tellement fort que je dois prendre la barre afin de soulager le pilote automatique. A 11h15
alors que je prépare le matériel pour réceptionner la météo, une belle bonite mord à la ligne
de traine. Je la remonte vite afin de ne pas rater la météo et la laisse attachée à l'arrière du
bateau. Une fois la météo prise, je règle les voiles et m'occupe de dépecer la bonite. 12h
nous sommes par 41°11,337'N 23°04,973'W cap vrai 43,9° vitesse fond 6,2 noeuds. Nous
avons parcourus 163,7 miles en 24h. Je déjeune et reporte les données météo sur la carte
du jour. Nous sommes toujours dans la zone Altaïr, à l'extrême sud-est plus exactement. Les
prévisions du jour sont : vent ouest à nord-ouest 4 à 6, localement 7 Beaufort au nord-est
au début. Fraichissant 6 à 7 au sud-ouest à la fin, rafales, mer agitée à forte, localement très
forte au nord-est au début. Pluie, averses localement orageuses. J'enlève le génois et établi
le foc intermédiaire avec son ris, je laisse la grand-voile à 1 ris. Nous faisons un cap compas
70° pour une vitesse de 6 nœuds surface. Après un bon déjeuner, je fais un somme. Cela me
permet de récupérer un peu des nuits de sommeil coupé par les tours d'horizon obligatoires.
13h: nous commençons notre 3 jour de navigation. La fin d'après-midi se passe en calcul de
route, quelle serait la meilleure en fonction des conditions météo à venir? 18h: Le GPS nous
place par 41°29,529'N 22°15,269'W Cap vrai 75,2° vitesse fond 5,2 nœuds, et 84,2 milles
avalés en 12 heures. 19h: je prépare les voiles pour la nuit; j'affale le foc  et laisse la
grand-voile seule à 2 ris. Cap compas au 82° vitesse surface 5 noeuds environ. Les dauphins
sont là, ils nous saluent avant la nuit. 
        Au cours de la nuit, je veille sérieusement et maintiens les tours d'horizon réguliers. La
mer est forte, les vagues hautes, très rapprochées sont plus impressionnantes en nocturne.
Je n'avais encore jamais vécu cela. Fayama roule et gite comme une coque de noix.

        Mardi 12 juin: Debout à 5h15, je fais le point de la nuit en buvant mon café. Malgré le
peu de voilure, Fayama a tout de même marché à 5 noeuds. A 6h nous sommes par
41°53,217'N 20°37,825'W vitesse fond 6,5 noeuds cap vrai 81° distance parcourue en 12
heures: 63 miles. 6h45: j'enlève le 2e ris à la GV, cap compas 72°. A 9h la GV est établie en
grand. Vers 10h, Eole se montre d'une humeur belliqueuse et vire sans prévenir. J'avais
assuré la bôme fort heureusement, ce qui a permis d'éviter un empannage incontrôlé.
Fayama est désormais tribord amure. Fin de matinée, c'est l'heure de la météo. Nous
naviguons désormais dans la zone Charcot. Aujourd'hui pour cette zone nous devrions avoir
un vent de ouest à sud-ouest force 4 à 6 Beaufort. La mer agitée à forte, pluie et averses.  

 
Zone météo mardi 12 juin.jpg
                               
        13h: nous commençons notre 4e jour de navigation. Dans le courant de l'après-midi, le
vent faiblit, il vient toujours de l'arrière. Le baromètre chute depuis ce matin. J'établis le
spinnaker mais ma couture de réparation ne tient pas. Je le ramène dans le cockpit, il est
17h, trop tard pour entreprendre quoi que ce soit.
Le point de 18h nous place par 42° 17,356'N 19° 04,944'W  cap vrai 68,5°  vitesse fond : 6,3
noeuds. Sur le coup de minuit Eole est parti, je met le moteur.
                          Vidéo du jour
   Je veille et continu de faire mes tours d'horizon. rien à signaler.        
 
        Mercredi 13 juin: Levé à 5h30, toujours pas de vent, le baromètre continue sa chute.
Hier à 6h il était à 1012 hPa, ce matin à la même heure il est sur 1006 hPa, ce n'est pas bon
signe. Fayama a avancé grâce à son moteur toute la nuit, le mer est toujours de l'arrière. Je
me suis levé régulièrement et vérifié l'horizon, à chaque fois la même constatation: Eole est
encore absent. 6h : Le GPS nous place par 42°37,582' N et 17°31,539' W notre cap vrai 79°
vitesse fond 5,6 noeuds. A 7h je complète le plein de gas oil, 2 jerricanes en moins.
J'aperçois un groupe de dauphins à l'avant babord. Vers 9h, je prépare le matériel afin
d'établir le spinnaker si le vent revenait timidement. Deux gros grains passent près de nous,
l'un sur babord et l'autre sur tribord. Le spinnaker était bien, rangé dans sa chaussette.

1.JPG
        10h: Le vent est revenu de l'arrière. J'ai établi la grand-voile en grand. Nous sommes
au grand largue babord amure, nous filons à 5 noeuds. 11h30 la météo est enregistrée mais
je ferai le point après le déjeuner, une bonne cote de porc garnie de petit-pois carotte. La
météo annonce un renforcement du vent et une mer forte pour les heures à venir. Voici le
contenu pour la zone Charcot: vent ouest à sud-ouest force 4 à 6 temporairement 7 avec
rafales sur l'est de la zone au début, virant ouest nord-ouest force 4 à 6 par le nord-ouest
plus tard. Mer agitée à forte. Pluies et averses localement orageuses. Le baromètre confirme
ce mauvais temps en continuant sa descente : 1002 hPa à 11h.
        12h: Nous sommes par 42°48,714' N 16°47,796'W cap vrai 68,6° vitesse fond. 13h45:
Comme annoncé la mer grossit, le vent prend en force, je décide de prendre 1 ris à la
grand-voile. 15h45: Un gros grain est passé à nous raser. La vent a soudainement changé de
direction par l'arrière. Heureusement j'avais assuré la bôme sinon c'était à coup sûr
l'empannage incontrôlé. Fayama est maintenant au grand largue babord amure. Au cours des
2h suivantes cela empire. A 17h45, le vent souffle dur, la mer se creuse. Je prend le 3e ris
dans la grand-voile.
13h nous commençons notre 5e jour de navigation.
2.JPG
          18h: Le GPS nous place par 42°57,674'N 15°58,570'W cap vrai 88,6°  vitesse fond 7,8
noeuds. Malgré la toute petite voilure, Fayama a tiré ses 71,4 miles depuis ce matin 6h. La
soirée se passe dans les mêmes conditions. La nuit est tombée, Fayama embarde beaucoup.
J'entends le bruit des vagues qui commencent à déferler, c'est inquiétant dans ce noir absolu.
Pas moyen de dormir, je veille prêt à bondir sur le pont.
                         Vidéo du jour:
                  Jeudi 14 juin : 0h, le GPS nous situe par 47°06,564'N 15°08,313'W  cap vrai 85,4° 
vitesse 9,3 noeuds. Entre 0H30 et 1h30, deux grains nous cueillent. A partir de ce moment le
vent devient instable, lors des grosses embardées la bôme essai de passer d'un bord à l'autre.
Fayama navigue tribord amure, c'est à dire qu'il reçoit le vent de sa droite. Il faut veiller à ne
pas empanner involontairement. A 3h je décide de faire passer Fayama babord amure au
grand largue. La mer est désordonnée, nous sommes son jouet qu'elle propulse à tout va.
6h: Le navtex indique 43°13,615'N 14°16,554'W ; cap vrai: 70,5° ; vitesse fond 4,1 noeuds.
Fayama a tiré 76,6 miles depuis hier 18h, au total nous avons parcouru 701 miles depuis les
Açores.  La nuit a été pénible, je me recouche après avoir fait le point et reste au lit jusqu'à
7h30. Je prends mon petit-déjeuner puis prépare le matériel pour recoudre les coulisseaux
de grand-voile. J'affale celle-ci et place Fayama face au vent au moteur. 3 coulisseaux sont
décrochés, il me faut pratiquement 1h pour remettre en état la voile et reprendre la route.
12h: Je fais le point météo. Nous sommes dans le nord-est de Charcot et nous nous dirigeons
vers la zone Finisterre. Ce n'est pas réjouissant, pour Charcot est annoncé : vent d'ouest à
nord-ouest 4 à 6 beaufort revenant ouest 3 à 5 plus tard. Mer agitée à forte, grains orageux
avec fortes rafales. Nous sommes à ce moment par 43°24,956'N  13°33,850'W  cap vrai
57,5°  vitesse fond 6,2 noeuds. Fayama navigue toujours sous grand-voile seule à 2 ris au
grand largue.
13h nous commençons notre 6e jour de navigation. En début d'après-midi le
temps devient menaçant, une zone très noire se dirige vers nous par l'arrière. Je vais en pied
de mât afin de descendre la grand-voile à 1 ris. A St Martin j'ai cru avoir la très bonne idée
de doubler la drisse de GV à l'aide d'une poulie. Jusqu'ici tout se passait normalement mais
la drisse vieillit et se met à torsader à l'endroit où elle est doublée. Impossible de la
descendre, je dois monter au mât pour la couper. C'est une opération périlleuse en navigation
par forte mer. Il ne faut pas que je le coupe trop courte, il faut réfléchir avant d'agir. Une
heure laborieuse est nécessaire pour terminer la tâche. A 14h15 la voilure est en ordre,
grand-voile à son plus bas ris. Je remet le cap au 85 compas, Fayama tire entre 5 et 6 noeuds
malgré son petit mouchoir comme voile, c'est dire la force du vent. 18h: le point nous place
par 43°32,354'N 12°50,789'W cap vrai 96° vitesse fond 6,1 noeuds. L'Espagne est à 126
milles... Je règle le pilote au cap 100° pour mettre un peu de sud à notre route avant la nuit.
Pour la nuit, il faut jouer la prudence et je prend le cap 90° qui devrait nous permettre de
ne pas empanner involontairement. Rien à signaler pour la soirée, à 23h45 je vérifie l'horizon,
pas de bateau en vu.
Minuit: Nous sommes par 43°34,303'N 11°58,751'W cap vrai 96,6°
vitesse 7,1 noeuds
                       La vidéo du jour:
         
            Vendredi 15 juin : 00h Nous venons d'entrer dans la zone météo Finisterre.
Zone météo FINISTERRE.jpg
        4h30 Le vent faiblit, je dois mettre le moteur en route. Levé à 5h, pti café. Coupé le
moteur à 5h50. Traçage de la route pour atterrissage à Viveiro. 6h, point de situation, le gps
nous place par 43°38,970'N 11°O9,608'W cap vrai 81,7°  vitesse fond 4,4 noeuds Fayama a
parcouru 73,9 milles en 12h. A 7h, j'établis la GV en grand, à 9h30 elle commence à battre
j'ai peur pour les coulisseaux. J'affale la grand-voile pour établir le spinnaker. Pas longtemps,
les forces de la nature ne sont pas d'accord, le vent monte. A 10h45, il faut se résigner à
ramener le spi pour remettre la grand-voile. Cette fois elle restera à 1 ris. Une fois toutes les
manoeuvres finies, je scrute l'horizon, j'aperçois 2 cargos qui vont nous couper la route de
tribord vers babord à environ 4 miles.
13h Nous commençons notre 7e jour de navigation. A
14h, après le repas je refais un tour d'horizon, 3 cargos font route en sens inverse de la notre.
Ils passeront sur notre tribord. Cela promet une nuit de veille sans faille, arrosée de café. 15h,
le vent vire sud-ouest j'établis le génois à moitiétribord amure. Il y a des cargos partout...
18h Le GPS nous situe par 43°48,188'N  9°26,987'W  cap vrai 80,5° vitesse fond 6,6 noeuds. 
Peu après avoir fait le point nous croisons un énorme porte-conteneurs par tribord. 19h30, un
groupe de dauphins vient jouer à l'étrave.
22h40 Le radar est activé, il détecte un navire très
proche c'est un chalutier. Je n'ai pas assez d'énergie pour le laisser continuellement, je décide
de l'activer par intermittence.  Je choisis un waypoint d'atterrissage au nord de Viveiro, cela
nous laisse encore 51 miles à parcourir. 23h45, tour d'horizon rien à signaler.
        Samedi 16 juin : 02h Le gps nous place par 43°52,706' N  8° 39,734'W cap vrai 80,7°
vitesse fond 7,3 noeuds. Il nous reste 46 miles pour arriver au waypoint au large de Viveiro.
04h15 Le courant vient du nord et nous pousse trop vers le sud. Je rectifie le cap et décide
de pointer l'étrave de Fayama sur l'embouchure de Viveiro. 6h40 la terre n'est plus loin, le
vent faiblit.
Une fois le jour levé c'est une pétole complète qui nous accueille. Les derniers
miles se feront au moteur, qu'ils sont bien longs ces derniers miles. Enfin l'embouchure de
la passe d'entrée à la marina apparait. A 10h45 Fayama est amarré au ponton.
         La transat est bien finie. Il ne me reste plus qu'à rejoindre Gijon aux Asturies après le
week-end. Berta arrivera dans l'après-midi et repartira dimanche par la route. Fayama et moi
la rejoindrons à Gijon par la mer. Auparavant, elle a demandé à des journalistes d'écrire un
article sur mon aventure et ils sont venus m'interviewer à bord.

        Dimanche 17 juin: Après une bonne nuit de sommeil, je découvre la marina de Viveiro.
Hier, c'était plutôt au radar que je fonctionnais, trop fatigué pour m'intéresser au décors.
Nous rencontrons des bretons et forcément la discussion porte sur les joies et les peines liées
à la navigation. Nous sortons en ville, mangeons du poulpe dans un petit restaurant.
L'après-midi, nous nous promenons, je découvre les charmes de cette superbe ville qu'est
Viveiro. Nous rentrons à bord pour digérer et me reposer un peu avant de reprendre la mer
ce soir. Berta prend la route vers 18h, je prépare mon départ également. A 19h40 je quitte la
marina direction le large. Le vent fort est variable, je prend les 3  ris dans la grand-voile. A
20h40, passage du phare de la Rocandoira. Un quart d'heure plus tard, le vent se calme d'un
coup. J'enlève 1 ris à la Gv et je met le moteur en route. Je prend cap au large, espérant
échapper au calme de la côte. 22h45 c'est la pétole complète.
        Lundi 18 juin: 0h30 : Un navire est entré dans le champ du radar faisant même route
que nous sur tribord à une distance de 3,5 miles. 1h20 la traine émet son  bruit
caractéristique : zzzzzzzzzz. Une orphie trop gourmande s'est fait prendre. Je profite pour
mettre la GV sous 2 ris et déroule le génois à moitié, cap compas 98° vitesse 6 noeuds. 1h35:
Le radar détecte un autre navire, il s'apprête à nous croiser sur babord; distance 1,75 miles.
A 2h notre position se situe par 43° 47'507 N 6° 54'261 W cap vrai 99° vitesse fond 5,8
noeuds. Loch à 8235,9 miles. Rien à signaler jusqu'à 5h, notre position est 43° 46'891 N
6° 30'022 W        Cap vrai 87° vitesse fond 5,2 noeuds. Loch à 8251,2 miles. 6h40: gros
changement. Le vent a viré, nous sommes au prés serré tribord amure. 8h: Nous sommes
par 43° 46'343 N  6° 11'062 W  cap vrai 109,7°  vitesse faible un peu plus de 1 noeud. Eole
joue à cache-cache, variable en force et en direction quand il se montre. Il faut compter avec
le moteur si on veut avancer.  10h: petit vent de face, il faut tirer des bords. 11h30 Berta me
donne rendez-vous téléphonique avec la radio locale une fois arrivé au sud du banc
Las Amosucas. 13h55 me voici arrivé au sud des Amosucas, je suis interviewé en navigation
par la radio de Gijon. Il faut rester prudent bien qu'il n'y ait pas foule sur la mer. Fayama
navigue au prés serré babord amure, cap compas 135° vitesse 4,6 noeuds. Je me présente
passé 14h à l'entrée de la baie de Gijon. Berta me signale qu'il faut attendre pour entrer en
marina, des travaux sont en cours. Je mets Fayama à la cape et bouchonne en attendant. Le
temps me semble long, je profite pour affaler les voiles et mettre de l'ordre sur le pont. Pas
question d'arriver avec un voilier en désordre. 15h30 je suis averti qu'un bateau officiel vient
à ma rencontre. 15h45 je le vois apparaitre, Berta est à son bord, accompagnée de
journalistes. Je suis la vedette  du jour. J'entre enfin en marina, Fayama et moi sommes
accueillis comme les marins du Vendée Globe. J'ai droit à une magnifique réception à laquelle
sont conviés les journalistes locaux et même la télévision régionale. Voilà que sonne pour de
bon le glas de fin de cette transatlantique des Caraïbes vers l'Europe.
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Date de création : 19/05/2019 23:53
Dernière modification : 19/05/2019 23:53
Catégorie : 2007
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