Le site de Fayama et CaptainDom - 2007 B2: 2e Trimestre TRANSAT Séjour à Horta

Nous voici arrivés, Fayama et moi dans le port de Horta sur l'île de Faïal aux Açores.
La première grande partie de la transat est derrière nous. Partis le 5 mai vers 9h du matin
nous avons atteint notre destination intermédiaire en 20 jours de navigation.
Ce matin du 25 mai 2007 je suis le plus heureux et le plus fier des hommes. J'ai réussi
une transat en solitaire. Fayama est un excellent voilier, c'est grâce à ses qualités de
navigation que 20 jours ont suffi malgré les conditions météo. Il est 8h l'ancre vient de
crocher le fond du port.

Le temps de faire un peu de rangement, une bonne toilette et gonfler l'annexe et me
voici à terre. Il faut faire les formalités de douanes et d'immigration. Une fois celles-ci
accomplies, je pars en quête d'un détendeur de gaz. Le mien a lâché ce matin et je n'ai pas
pu boire mon café. Je passe la journée à terre. De retour sur Fayama en fin d'après-midi je
monte le nouveau détendeur et malgré la fatigue qui s'installe, je commence à démonter
l'éolienne. Je ne fais pas long feu, je suis trop épuisé. Le lendemain, je dépose la lessive et
je parcours les différents shipchandler afin de trouver une courroie pour le pilote
automatique. Je trouve également une plaque de caoutchouc qui me servira à obturer les
aérateurs. Je déjeune au petit snack qui jouxte le pressing puis, une fois la lessive récupérer,
je pars chercher un cyber-café. Je rend une petite visite au monsieur qui répare les voiles.
Je lui demande si mon spinnaker est réparable et lui montre un des mousquetons pour mon
foc. Il me dit qu'il ne peut rien faire pour le spinnaker mais que les mousquetons, il peut les
commander. Je reviens sur Fayama, bricole un peu et me fais un beau lit qui sent bon la
lessive. Le lendemain matin, dimanche 27 mai, je me réveille vers 5h30. Il fait trop froid
pour sortir du lit, je patiente bien au chaud sous la couette. A 6h l'envie d'un café me force
à me lever. Je commence à préparer la 2e partie de la transat: Les Açores vers le Nord de
l'Espagne. Je change la courroie du pilote automatique ensuite je place un obturateur
caoutchouc sur les 2 aérateurs avant. Un peu de rangement, une petite toilette puis je
descends à terre. Je visite la ville, déjeune et passe l'après-midi au cyber-café. A 17h j'ai
rendez-vous avec le réparateur de voile pour les mousquetons. Une fois de retour sur
Fayama, je m'attaque à la couture du spinnaker.

Lundi 28 mai: Je me réveille vers 6h45, je suis couché depuis 21h30, j'avais besoin de
dormir. Après mon café sacré, je prépare le matériel pour obturer les 2 autres aérateurs. Le
quartier est encore trop calme à cette heure matinale, je dois attendre 9h pour utiliser le
groupe électrogène. En fin de matinée tout est fini. Un peu de rangement et de nettoyage,
un bon déjeuner, une petite toilette et je me rends au cybercafé. Retour sur Fayama en fin
d'après-midi pour continuer le travail sur le spinnaker.
Mardi 29 mai: 6h30, il fait mauvais, le temps est gris et froid, il pleut. Ca change des
Antilles. Je voulais changer les roulements de l'éolienne mais la pluie battante m'en
empêche. Je remonte le vaigrage du cabinet de toilette, enlevé afin d'intervenir sur les
aérateurs avants. Vers 10h la pluie cesse, je peux travailler sur l'éolienne. A midi, elle est à
poste, prête à débiter ses ampères. Je déjeune et descends à terre pour une petite visite de
Horta. Je profite à chacune de mes descentes à la marina pour ramener de l'eau.

Mercredi 30 mai: Je me lève vers 7h, j'avais grand besoin de nuit complète. Je prends
mon café au soleil. J'attends l'éveil de la marina. Je travaille sur le lettrage du dessin que je
laisserai sur le quai de Horta. C'est la tradition, il ne faut pas y déroger sous peine de
mauvaise fortune en mer. Vers 9h je vais chercher des jerricanes de gas-oil pour refaire le
plein du réservoir puis un 2e voyage pour les jerricanes de réserve. Je retourne sur le quai
afin de peindre le fond de mon dessin. J'aurais aimé que Christos soit là. Je m'inquiète un
peu et me demande où il peut être à cet instant. Je continue l'approvisionnement en eau, à
chaque descente je prends 40 litres. De retour sur Fayama, je note la météo et me prépare
le déjeuner. En début d'après-midi je vais en ville pour m'acheter un moulinet de traine, le
mien s'est cassé dans la tempête. Je prépare un pain et pendant la cuisson, j'embobine le
moulinet. Je termine la journée par un peu de couture sur le spinnaker.
Jeudi 31 mai: Je suis réveillé vers 6h30, je traine au lit un pti quart d'heure c'est si bon.
Je prends mon café et pointe mon nez à l'extérieur, et là oh surprise je découvre Oneiro II
mouillé à coté.

Je suis certain d'une chose c'est que Christos a besoin de sommeil et je n'irai pas le lui
troubler. Je m'occupe du fond de cale et du système de pompes qui s'évertue à mal
fonctionner. Dès que je vois remuer sur Oneiro II, je file voir mon ami. Nous avons beaucoup
à nous raconter. Je rentre vers 11h, prépare le nécessaire de toilette et descends aux
sanitaires avec Christos afin de prendre une bonne douche bien chaude. Nous grignotons à
terre, passons au shipchandler et retournons à bord. Il y a un beau spectacle dans la rade,
un cargo équipé d'une grue soulève un trimaran de course retourné afin de le remettre dans
le bon sens. Je continue un peu la couture sur le spinnaker et me prépare pour dîner avec
Christos chez Peter's Bar. Un halte sacrée à ne pas louper.

Vendredi 1er juin: Il est 2h30, j'ai été réveillé par une grosse rafale de vent. Je n'arrive
pas à me rendormir, je traine au lit jusqu'à 4h30. Je me lève, prends un bon café et continue
de recoudre le spinnaker. Vers 7h, je pointe mon nez dans le cockpit et aperçois l'annexe de
Christos retournée, moteur immergé. Le coup de vent de cette nuit laisse des traces. Eole
n'est pas tout à fait calmé, de temps en temps il laisse échapper un bon souffle. J'aide mon
ami à la remettre à l'endroit et à enlever le moteur pour le dessaler. Je rentre et continue la
couture. En fin de matinée, je bouge Fayama. Il y a une grosse bouée qui a été occupée par
divers bateau et je décide que c'est mon tour. Cela m'évitera de devoir nettoyer la chaîne
quand je quitterai le port. Je capte la météo et prépare mon déjeuner. Un petit peu de
cybercafé afin de papoter avec la famille et retour à bord. La couture ne va pas se faire seule,
il n'y a de lutins que dans les contes. Vers 18h, je vois un véliplanchiste nageant en poussant
sa planche. Je remets l'annexe à l'eau afin de le reconduire au quai puis je reprends mes
aiguilles. Le vent ne tombe pas et les rafales sont parfois fortes. Cela promet un belle nuit...

      Samedi 2 juin : Je me lève vers 6h, je couds le spi en buvant mon café. Il n'y a plus de
vent du tout. Le calme avant la tempête? Je termine la réparation du spi et comme il n'y a
pas de vent c'est idéal pour hisser la chaussette et l'enfiler à l'intérieur. Il est plus de 10h, je
me prépare et je vais au cybercafé afin de joindre la famille. Je rentre vers 14h30, grignote
un morceau rapidement et pars pour une plongée en eau froide afin de libérer l'arbre d'hélice
de Oneiro II. Un bout s'est pris dedans au cours de la transat. Je remonte frigorifié après 1/2
heure d'immersion. Je prends un douche, je ne suis plus à cela près. La journée n'est pas
finie, j'attaque le nettoyage du fond de cale au niveau du cabinet de toilette. 18h une petite
toilette et hop un apéro léger sur Oneiro II. Léger apéro mais beaucoup de "parlotte",
nous nous quittons vers 23h.
    Dimanche 3 juin: Aujourd'hui c'est rangement du bateau, caler tout ce qui peut valser
en navigation. Je fabrique une plaque de protection en CP de 15 mms pour le plexiglass de
la soute avant. En cas de retournement, rien de pourra le casser. IL n'y a toujours pas de
vent, j'établis le spi pour le sécher et le dessaler un peu. Je le rentre en fin de matinée car
le ciel se couvre. Dans l'après-midi nous partons, Christos et moi afin de commencer notre
dessin sur le quai. Nous revenons sous une pluie battante.
    Lundi 4 juin : Le bateau de ravitaillement est passé, on nous a dit de ne pas trainer à
faire nos approvisionnements car les rayons des magasins se vident à une vitesse effarante.
Une fois préparé je passe voir Christos et nous filons à terre. En fin de matinée, tout est
réglé et nous avons de quoi réaliser la 2e partie de notre transat. Je passe pratiquement
l'après-midi au cyber café pour parler à la famille. Le soir nous dînons au Café Sport chez
Peter.

Je passe une mauvaise nuit, il n'y a pas de vent et la boule sur laquelle Fayama est
mouillé vient taper sur la coque.
Mardi 5 juin: Je me lève à 7h, en prenant mon café je fais le point météo. Ce n'est pas
"folichon". Je vais attendre celle de midi et voir si le mauvais temps se confirme. Il pleut
sans arrêt, le vent a viré nord nord-est comme annoncé. Je ne peux rien entreprendre avec
ce temps, je farniente. Le vent est monté force 8, le chalutier à qui appartient la bouée
arrive et réclame son mouillage. Je suis obligé de manoeuvrer par ces conditions et cela
s'avère dangereux. Je n'arrive pas à mouiller, je n'ai pas le temps d'arriver à l'avant que
Fayama part au galop dans l'autre sens. L'ancre ne peut pas crocher. Christos vient à mon
secours en stop à bord d'une grosse annexe. Un heureux hasard que cet homme passait par
là. A deux, il nous faut 5 essais, pour enfin mouiller, tellement le vent est fort. Les employés
de la capitainerie font le tour des bateaux, ils annoncent que nous allons subir un force 9. Il
va falloir veiller, café, café,café... Le vent est fort mais il ne souffle pas encore à force 9, la
nuit se poursuit dans ces conditions.
Mercredi 6 juin: Je suis levé à l'aube, je prends un bon café. Dans la matinée, je
profites d'une éclaircie pour rejoindre Christos. Nous avions convenu qu'en cas d'éclaircie
nous finirions nos dessins sur le quai. Cela s'appelle laisser sa trace, le fait de ne pas le faire
peut porter malheur.

A 11h15 je suis sur Fayama pour prendre la météo. C'est catastrophique, une tempête
avec vent force 10 s'amène sur les Açores. Nous allons la subir dans la nuit. Je fais le tour du
pont et j'accroche tout ce qui pourrait voler ou se détacher. Dans l'après-midi je retourne en
annexe à la bouée sur laquelle j'avais mis Fayama. Dans la précipitation hier, j'ai du laisser
une amarre dans l'eau. Je suis obligé de plonger pour la récupérer, je reviens frigorifié. Je ne
peux rien faire de plus, il pleut, il vente. Je me repose en regardant un film. La soirée
ressemble à la précédente, le vent est fort mais pas dantesque.
Jeudi 7 juin: IL est 0h30, Eole se déchaine, la tempête est sur nous. Le vent hurle dans
les haubans. Je me vêts chaudement et commence une veille permanente.

Au lever du jour, le vent se renforce. Des voiliers qui ont tenu la nuit se mettent à
déraper. En milieu de matinée, le calme revient mais la pluie persiste. Un ponton de la
marina s'est déplacé de quelques mètres avec les bateaux accrochés. Il n'est plus utilisable,
les autorités font sortir les voiliers au mouillage. Une petite descente à terre, histoire de
joindre la famille et me voilà sous une averse diluvienne pour rentrer.
Vendredi 8 juin: J'ai bien dormi. Le vent était raisonnable. La météo du matin est
pessimiste, le mauvais temps risque de durer plusieurs jours. Il faut que j'en parle avec
Christos. L'après-midi, je profite d'être sur internet pour vérifier la météo et télécharger les
derniers fichiers gribs. Les nouvelles sont bonnes, une fenêtre favorable se profile pour
demain. Nous partirons donc demain matin. Je passe le reste de la journée à ranger et
préparer Fayama pour cette ultime navigation de transat retour. Le soir, Christos m'invite au
resto, merci mon ami.