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Le site de Fayama et CaptainDom

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D: 4e trimestre 06

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                              2006 -- 4e Trimestre

      Me voilà parti pour une descente en solitaire vers le Venezuela. J'ai prévu une première
escale aux îles LosTestigos que j'apprécie énormément.

iles du Venez.jpg

       Dimanche 1er octobre : Je range Fayama, vérifie le moteur et descends à terre pour
effectuer les formalités de douanes. Je passe au MangoBay pour envoyer mes derniers
messages. Je retourne à bord, lève le mouillage et passe à la station afin de faire le plein
d'eau et approvisionner en carburant. Une fois cette affaire réglée, je pars mouiller mon
coco à St Anne.          

       Lundi 2 octobre à 7h50 la grand-voile établie au mouillage, je déroule le génois et pars
à la voile cap compas 230°. Apparemment la matinée se déroule sous les meilleurs auspices
car le journal de bord ne relate rien.
A 13h survient un gros grain qui oblige à réduire la
voilure.
18h: cap compas 220° navigation au près vitesse 5 noeuds. Je ne suis pas encore
assez aguerri pour garder toute la voilure la nuit. Je prends donc les dispositions qui
s'imposent.

       Mardi 3 octobre,7h, je note sur le journal de bord: cap compas 230°, vitesse 6 noeuds,
GV en grand, génois enroulé de 2 tours. Mise à part les positions, variations de cap et de
vitesse, rien de plus n'est transcrit  dans le livre de bord jusqu'à 21h. A cette heure, les îles
se dessinent dans une brume nocturne. Je mouille Fayama à Testigo Grande le long de la
superbe Playa El Tamarindo vers 23h.


Plage_de_sable_blanc_Testigo_Grande.jpg
                              Playa El Tamarindo-Testigo Grande-Los Testigos-Venezuela

      Le lendemain, je décide d'aller mouiller à l'écart pour un peu plus de tranquillité, hihihi.       

Mouillage Testigo Grande.jpg

        Mercredi  4 octobre : Je vais nager un peu , je rejoins la plage El Tamarindo au retour
je nettoie la coque de Fayama coté tribord. Pas question de la laisser s’encrasser. J’essaie
de préparer un pain mais il ne monte pas, j’ai oublié de conserver la levure au réfrigérateur.
Je profite de la tranquillité du site pour travailler un peu sur l’informatique du bord. Le reste
de la journée s’écoule paisiblement.

       Jeudi 5 octobre : Je change Fayama de place et pars mouiller à 800 m de la plage
El Tamarindo.Mon but est de chasser un peu le poisson. Après quelques dizaines de minutes
je ramène 1 beau perroquet et une baliste. Revenu à bord, je les prépare pour déjeuner et
profite pour faire un pain. L’après-midi, je me mets à la réfection du socle du groupe
électrogène . Comme hier, le temps s’écoule paisiblement. Le coucher de soleil est superbe.

Coucher_soleil_Testigo_Grande_2.jpg
 

Coucher_soleil_Testigo_Grande.jpg

        Vendredi 6 octobre : Aujourd'hui, c’est l’anniversaire de ma fille. J’aurais aimé être
auprès d’elle pour lui souhaiter. J’ai choisi cette vie de vagabond des mers et ceci est un des
inconvénients. Je bricole un peu  sur le support du groupe électrogène. Je le vidange et le
démarre. Il ronronne bien mais pas de courant en sortie de générateur. Le pauvre avait pris
un bain forcé à la Pointe du Bout à la Martinique. Le passage des navettes soulève de
grosses vagues. Nous étions mouillés près du petit ponton et tout à coup l’une de ces
grosses vagues est venue submerger la plage arrière de Fayama où justement j’avais mis le
groupe en fonction. Je l’abandonne à son sort et pars pour une partie de chasse sous-marine
et reviens bredouille.   


       Samedi 7 octobre :
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon fils cadet, comme hier je
suis en peine. Je nettoie le fond de cale et répare le tuyau de la pompe de cale. Comme
quoi, il faut toujours mettre le nez dessous les planchers pour vérifier. Je pars chasser et ce
coup-ci, reviens avec 2 beaux poissons que je prépare pour déjeuner. L’après-midi se passe
à préparer Fayama pour la navigation de demain, qui nous amènera à Margarita.

      Dimanche 8 octobre : Levé à 3h et après un pti café, je lève le mouillage à 3h50 . Le
vent est arrière, un bon 40
miles nous séparent de Margarita. Le vent reste modeste,
Fayama ne file pas à plus de 5 noeuds. Vers 7h30 il passe
vent travers babord. Le cap est
direct, pas besoin de tirer des
bords c'est déjà ça. A 8h40 la traine fait son bruit de zzzzzz,
un poisson a mordu, c'est un beau barracuda de 60 cm environ. Je le remonte à bord, un
délice pour mes prochains repas. 13h45 Fayama est mouillé dans la rade de Porlamar. Il faut
encore mettre les tauds et ranger le pont avant de pouvoir prendre le repos tant mérité.

Fayama_du_haut_du_mat.jpg
                         
Fayama mouillé dans l'eau verdâtre de Porlamar

Baie_de_Porlamar.jpg
            
                       Baie de Porlamar, Margarita, Venezuela

        Du 8 au 17 octobre, je reste à Porlamar. Quelques heures de travaux sont nécessaires
pour réparer une fuite sur l'annexe et refaire la pompe à eau de mer du moteur Perkins qui
s'est mise à suinter. Je change
la batterie du moteur qui donne des signes de fatigue. Il me
faut régler également un problème de banque car la compagnie aérienne, à qui j'ai réservé
un billet pour rentrer en Europe, m'a prélevé deux fois. Un grand nettoyage de la coque
s'impose.
       Le 12 je reçois le visite de Remy du catamaran "Pa ni Pwoblem". Il cherche des
renseignements pour les formalités et l'avitaillement. Je suis invité le soir à son bord, je
rencontre son épouse Brigitte. Nous passons une agréable soirée.
       Le 15 je m'aperçois que l'ampoule à led toute neuve du feu de mouillage est
défaillante et éclaire partiellement. Je dois monter au mât pour la changer. Caraïbes
Gréement je te peste...vu le prix d'une telle ampoule. Les pleins sont faits, tout est prêt
pour quitter Porlamar
direction Coche, l'ile toute proche.
       17 octobre : Le mouillage est arraché du fond vers 8h.
C'est une navigation à vue,
l'ile est proche. Pour profiter
plus longuement, je contourne Coche par le sud-ouest et
décide de dormir à El Saco petit village austère de pêcheurs. Mouillage sur plan d'eau 
très calme et fond vaseux.

 

Coche_El_Saco_1.jpg
                                               El Saco,Coche,Venezuela

Coche_El_Saco_2.jpg
                                                              El Saco,Coche,Venezuela

Coche_El_Saco_3.jpg
                                                                  El Saco,Coche,Venezuela

        18 octobre : C'est mon anniversaire. J'ai passé une très bonne nuit. Un bon petit
déjeuner et nous voici parti Fayama et moi pour remonter l'ile vers le nord-ouest. Il est
9h40 lorsque que l'ancre s'arrache du fond vaseux. A 10h45, nous touchons Punta Playa.
L'endroit est ouvert, non protégé, l'eau est trouble. J'y reste juste pour déjeuner, à 13h40
je fais route vers Cubagua. 20 minutes plus tard, j'aperçois un grain approchant rapidement
par arrière babord. J'affale la grand-voile et laisse le génois prêt à enrouler. Avant l'arrivée
du cataclysme j'enroule le génois et fais route au moteur. C'est un mouillage sous grain fort
que je réalise vers 15h. OUF! c'est fini il faut se sécher.

Coche_punta_playa.jpg
                                  Punta Playa,Coche,Venezuela

Coche_Est.jpg
                                         Cote est de Coche,Venezuela

      19 octobre: Je suis réveillé vers 4h du matin et ne peux me rendormir. Je me prépare
un pti café et continue la couture de réparation du taud de cockpit en attendant le lever du
jour. Une fois le jour levé, je pars pour une partie de chasse sous-marine. Cette partie est
de courte durée, l'eau est remplie de méduses qui me brulent. Je bricole à bord en attendant
de voir si elles partent. En fin de matinée, la mer semble moins chargée en méduses, je me
remets à l'eau. Cette fois je ramène un beau chirurgien qui fera mon repas de midi.

 

Cubagua.jpg
                                                Cubagua,Venezuela

Moi_couture.jpg
                                                  Un peu de couture

Meduse a cubagua.jpg
                                Sale bête que cette variété de méduse.

       Cette fin de journée du 19 octobre se passera à préparer la navigation de nuit pour
rallier La Blanquilla ma préférée des îles du Venezuela. Je lève l'ancre un peu avant 17h. A
18h15, une dorade coryphène mord à la traine. Je la remonte, elle n'est pas bien grande
environ 30 cm mais fera au moins 2 bons repas. J'adore naviguer de nuit et cette navigation
est tranquille. Le vent est variable en force mais jamais bien fort, la plus grande vitesse
enregistrée est de 6,7 noeuds. A 7h10 du vendredi 20 octobre, l'ancre tombe sur le fond le
long de la cote sud de Blanquilla après 77 miles parcourus.

carte_la_Blanquilla.jpg
                                                       La Blanquilla

Fayama_Baie_des_pecheurs_1.jpg
                                               Fayama seul au mouillage,quel bonheur.    

Fayama_Baie_des_pecheurs_2.jpg
                                 Vu depuis une grotte

       Malgré la fatigue de la navigation de nuit, il est impératif de rendre visite aux
garde-côtes. Après avoir pris les dispositions pour sécuriser le mouillage de Fayama, je
gonfle l'annexe et descends à terre. Je me présente au poste avec mes papiers, l'on
m'annonce auprès du responsable de la garnison. Il est jeune et remplace celui à qui j'avais
eu affaire l'année précédente. Il décide de venir contrôler le voilier en début d'après-midi. Je
vois arriver l'embarcation vers 13h. Trois militaires montent à bord. Tout est contrôlé et
notifié sur un formulaire. Bon voilà c'est fait, Fayama est OK. J'en ai profité pour demander
l'autorisation de chasser le poisson. "Juste pour vos repas" m'a répondu le gradé. Dans
l'après-midi je plonge pour un essai de chasse. 2 des 3 élastiques de mon fusil cassent. Je
rate un beau barracuda et un mérou de belle taille. Je suis fatigué, je dîne tôt et m'endors
vers 18h.
Bien m'en a pris, à 23h un violent orage éclate, le vent souffle et la mer devient
forte. Le samedi à 1h du matin, je mets les alarmes de fond et celle du GPS qui contrôle le
déplacement éventuel du voilier sur une distance déterminée. La houle gonfle, je veille en
continue jusqu’à 2h30, moment où je constate que le phénomène s’atténue.
Je regagne ma cabine en laissant les alarmes. Je me lève à 6h un peu groggy, le temps est
gris. Le bon café matinal me remet d’aplomb. Je me lance dans la couture sur le taud de
soleil. A 9h me sentant l’âme du chasseur, je m’immerge pour gagner mon déjeuner. Il me
faut plus d’une heure pour trouver et flécher le spécimen qui me servira de repas. Je n’en
ai jamais vu de cette sorte, je le prends en photo puis le prépare. Je continue un peu la
couture puis déjeune. L’après-midi je travaille sur la réfection des parties abimées de la
coque. Fayama est un voilier en aluminium complètement enduit. Il arrive que l’eau s’infiltre
entre l’enduit et l’aluminium et provoque un bullage. Il faut décaper, refaire l’enduit, l’apprêt
et la peinture.
J’en suis au ponçage des enduits. Quand j’en ai marre, je reviens à la couture.
Vers 17h j’estime qu’il est temps de fermer les ateliers.

Poisson_chasse.jpg
                                                                 Bonne pêche

        Dimanche 22 octobre : lever du jour et levée du bonhomme. Comme chaque matin,
je commence par me faire un café. Ensuite je gonfle l'annexe afin de peindre les enduits
que j'ai poncés. Je déjeune le reste de la dorade coryphène pêchée en navigation.Comme
l’annexe est disponible je prévois une petite ballade à terre. Mon choix se porte pour la
petite baie que j’ai nommée baie des pêcheurs. En effet, les pêcheurs y ramènent leurs
prises pour les dépecer et les sécher au soleil.

Baie_des_pecheurs_1.jpg
 
Je la nomme baie des pêcheurs, en fait c'est une petite crique qui fait partie de South Bay

Baie_des_pecheurs_2.jpg
                                   
Une autre crique de South Bay

Crique_Est_baie_des pecheurs_1.jpg
                                                 3e crique avec son eau turquoise

Crique_Est_baie_des_pecheurs_2.jpg
                                                                     La même vue de près

Grotte_baie_des_pecheurs.jpg
                                   La grotte de la crique des pêcheurs

       Lundi 23 octobre : Toujours debout vers 6h. C'est le lever du jour qui déclenche mon
réveil comme chaque jour. Je prends mon pti café comme chaque matin également. Je me
remets à coudre le taud de soleil du cockpit, c'est long car je couds à la main. Lorsque la
lassitude se fait sentir, j'arrête et confectionne du pain.

Fabrication_de_pain.jpg

      Après le déjeuner je réalise des essaies de calcul de position au sextant. Je pars ensuite
pour une partie de chasse et ramène 2 belles langoustes.

Langoustes.jpg
                                     Fameuses bêtes de près de 40 cm

         Le soir, je m'organise une plongée de nuit. C'est de toute beauté et je regrette de ne
pas avoir d'appareil pour immortaliser ce que je vois.

         Mardi 24 octobre : Je suis levé plus tôt que d'habitude, il est 5h30 plus moyen de
dormir. Je prends mon café et commence la couture. Je n'en vois pas le bout, j'aimerais avoir
une machine. Vers 11h le ras le bol s'installe et je me baigne autour de Fayama. Je fais
quelques apnées et m'aperçois que la chaîne de mouillage s'est faufilée sous une grosse
roche. Certainement pendant le gros coup de vent amené par l'orage. Il va être impossible
de la refaire glisser horsde la roche. Heureusement elle a creusé un mini tunnel. Je vais
devoir utiliser mon équipement de plongée, je ne vais pas pouvoir faire se travail en apnée.
Après m'être équipé, je m'immerge, je désaccouple l'ancre de la chaîne. Puis je tire la chaîne
à travers le tunnel sous la roche et refixe l'ancre. Cela m'a pris 20 minutes.
Je remonte,
content de moi, je rince le matériel. Après un bon déjeuner je m'octroie une petite sieste car
j'ai prévu de naviguer de nuit pour rejoindre La Tortugua. Après ce bon repos bien mérité je
prépare Fayama pour sa navigation. A 2O h j'établis la grand-voile au mouillage, une fois

l'ancre à poste je prends le large au moteur. Il faut une bonne demi-heure pour que le vent
soit assez fort pour établir le génois. C'est au largue bâbord amure à la vitesse de 4 noeuds
que je vois disparaître ma belle Blanquilla. Vers minuit un cargo nous croise à 5 miles et à 1h
du matin c'est à bateau de pêche à 1,5 mile que j'aperçois par bâbord. Vers 5h45 Fayama
passe à proximité d'un autre bateau de pêche ici on les nomme lanchas. Elles ne sont pas

bien grandes, une dizaine de mêtres et parfois ils sont une dizaine à vivre à bord pendant la
période de pêche. Rien d'autre à signaler pour cette navigation tranquille qui s'est déroulée
d'un bout à l'autre au largue.
A 11h40 l'ancre s'accroche dans le sable blanc de Playa Caldera
à La Tortugua.
La Tortugua est la destination privilégiée des riches Vénézuéliens qui s'y
rendent en avion juste pour se baigner. Ils y ont construit un aérodrome. Quand vous verrez
les photos vous comprendrez pourquoi.

Tortuga_carte.jpg

La_Tortuga.jpg
                              La magnifique plage de Playa Caldera Tortugua


La_Tortuga_b.jpg
                     La même magnifique plage de Playa Caldera Tortugua

        La Tortugua n'est qu'une courte étape afin de me reposer avant de partir pour
Los Roques, les îles du nord-ouest. Je reste le mercredi 25 en espérant y dormir tout mon
soûl. Pour mon dîner et pour le lendemain matin je confectionne des bonnes crêpes maison.

A ce stade du récit, je vais vous remettre une carte de la situation géographique des îles du
Venezuela.

Los Roques Situation.jpg

       Nous y voilà, jeudi 26 octobre, 6h du matin. Le petit café pris sous un beau lever de
soleil devant une plage de sable blanc pur me rend heureux. Le temps de préparer
tranquillement Fayama et nous présentons la poupe à La Tortugua. Il est presque 9h, c'est
un vent de face qui nous accueille au large. Vers 12h, comme à son habitude Eole se met en
berne pour saluer le zénith de Mr Soleil. C'est le moment que choisit un groupe de dauphins
pour venir jouer à la proue. Je les admire jusqu'au moment où j'entends le zzzzzzzzzzz
caractéristique de la canne de traine. Je remonte un petit thon. Je trouve un peu bizarre de
faire cette prise alors qu'il y a des dauphins autour de Fayama. A 13h30 c'est une superbe
pétole méditerranéenne qui m'oblige à utiliser le Perkins de 37 cv. Le vent revient faiblement
vers 16h et forcit progressivement au point qu'il me faut prendre un ris dans la grand-voile
et enrouler le génois de quelques tours vers 18h. A 20h Fayama court à 6 noeuds au travers
tribord amure. A 22h j'ai le phare de l'île Orchilla en vue. Orchilla est une île militarisée, il est
interdit de naviguer dans ses eaux. Je fais bien attention de rester assez loin. Il est passé
23h30 quand le vent
se fâche. Fayama file 7 noeuds avec des pointes à 8,5.
        Vendredi 27 peu après 2h du matin, Eole retrouve son calme. La
vitesse retombe à 5
noeuds. A 5h30 je longe la cote de Grand Roque
pour la contourner et venir mouiller entre
l'aérodrome et le poste de
douanes. Vers 7h, Fayama se balance doucement sur son
mouillage,
je me prépare un bon café. Une douche finit de me réveiller, suivie d'un petit
déjeuner avant de descendre à terre pour téléphoner à la famille. De retour à bord, je
m'attaque au changement d'un coulisseau de grand-voile cassé en navigation.
Cette fois
encore ce sera un mouillage d'une nuit. Grand Roque n'est pas à mon goût. Je désire pousser
plus loin vers l'ouest. Je passe l'après-midi à confectionner du pain et un gâteau de semoule
agrémenté de noix de coco râpée et de raisins secs. Ensuite je recherche les instructions
nautiques pour l'ouest des Roques et les imprime afin de les avoir en permanence sous les
yeux. Voici une carte de l'archipel Los Roques


carte_roques.jpg

       Samedi 28 octobre:  6h, je prends mon café et commence à préparer Fayama pour
appareiller. J'ai le temps et j'en profite. Je fais ma toilette et je "petit-déjeune". Il est 9h
lorsque l'ancre rejoint le davier. C'est une toute petite navigation d'environ 13 miles
nautiques. Le vent faiblit progressivement et vers 11h la pétole nous cueille. C'est au moteur
qu'il faudra finir le parcours. A 13h le Perkins refait silence, Fayama est mouillé au sud-ouest
de Carenero le long d'une superbe plage de sable blanc. Je prends des repères qui me
serviront à rejoindre les eaux libres au cas où je devrais lever l'ancre d'urgence de nuit. Je
reste à cet endroit jusqu'au 31 octobre. C'est une vie paisible faite de petit bricolage, cuisine,
baignade et farniente. J'ai juste une anecdote sur ce mouillage paradisiaque. Le mardi 31 je
me décide à aller visiter cette petite île. Du lieu où je débarque, il faut passer par un coin de
mangrove. Je m'immisce entre les branches de palétuviers quand tout à coup une horde
d'énormes moustiques se jette sur moi. Je rebrousse chemin couvert de cloques et me
flanque à l'eau pour échapper à cet essaim.

Carenero_5.jpg
                                  Encore une plage de rêve. Carrenero

Carenero_4.jpg
                         Fayama seul au mouillage dans cette eau limpide.

Carenero_6.jpg

Carenero_3.jpg
                      Carrenero côté mer c'est un amoncellement de roches.

Carenero_2.jpg

Coucher_soleil_Carenero.jpg
                  Carrenero. Voiles à l'horizon sous un superbe coucher de soleil.

 

      Mercredi 01 novembre: Je suis parti de nuit. A 2h le clapot frappe l'étrave. Un grain
éclate soudain, il est trop tard je suis en route. J'entends avec une grande appréhension la
mer se jeter sur une côte qui n'est pas celle que je quitte. Je vérifie rapidement sur la carte,
la crainte d'être jeté sur les récifs me prend aux entrailles. Ce bruit est monstrueux par
cette nuit complètement noire. Ca y est, je l'ai repérée, c'est Selesqui sur ma route mais pas
trop près. Le bruit monstrueux des vagues sur le sable me laisse penser que c'est à

proximité pourtant j'ai de la marge. Je mets quand même un peu plus de sud dans mon
ouest.
 

Carenero Selesqui.jpg  
        Le 2e ris pris sur la GV est vite enlevé, le vent est faible. Fayama navigue grand largue
et la houle d'est nord-est joue avec lui. Le génois restera enroulé tant que mon coco roulera
autant. En effet les mouvement de roulis créé par la houle et la faiblesse du vent font
successivement gonfler et dégonfler cette voile d'avant qui claque comme un fouet. La
grand-voile est lattée et souffre un peu moins. Vers 9h je suis en approche de Isla Sur, le
loch indique 6 noeuds.

Isla_Sur_arrivee.jpg
         
       A 10h05 Fayama est mouillé au point A de la carte ci-dessous. Comme à mon habitude
je me mets à l'eau pour vérifier le fond et la prise de l'ancre. L'eau est trouble et remplie de
méduses. Je ne resterai pas là mais ce n'est pas aujourd'hui que je bougerai. Après déjeuner,
je gonfle l'annexe et pars visiter l'îlot juste à coté. Je reviens par la mangrove et me fais de
nouveau dévorer par les moustiques. Je rentre à bord et me repose jusqu'au lendemain.
   

Aves.jpg
  
      Jeudi 02 novembre: Levé vers 7h je suis décidé à changer de coin. Je prends
tranquillement mon pti café puis un bon petit déjeuner. Fayama se retrouve au point B de la
carte ci-dessus. Sur ce court trajet la traine attire un beau barracuda qui se laisse prendre
par le leurre. Il est remonté à bord sans problème. Il y a un ketch américain au mouillage,
je vais leur rendre visite pour leur proposer la moitié de ma prise. Je suis chaleureusement
accueilli et nous décidons de nous revoir après le dépeçage.

Iris devant barriere corail.jpg
                               Le magnifique ketch de Steve et Barbra

 

Barracuda.jpg
                                                       La belle prise


     
Je revois Steve et Barbra un peu tard, ils viennent prendre possession de leur part du
cadeau de Neptune et profitent pour m'inviter le soir. Je cuis le poisson et profite pour faire
du pain. Je pars ensuite me baigner dans le lagon translucide. Je passe une excellente soirée
à bord de IRIS. Malgré la différence de langue et mon collège qui date nous arrivons à
échanger facilement et à ma grande surprise, nous nous comprenons.
Cette nuit, Eole me
réserve une belle surprise. Pris d'une colère aussi soudaine que violente, il se met à souffler
avec rage. Il est 1h plus moyen de dormir, j'entreprends de la couture. Je me recouche vers
3h pour une courte 2e partie de nuit. A 6h de ce vendredi 3 novembre je suis debout un café
à la main et j'admire le lever de soleil. La journée se passe entre petits travaux et baignade
sur le "reef". Malgré ma témérité je suis intimidé par deux énormes barracudas qui rodent
près de moi.

     Samedi 4 novembre: Je me suis couché tôt et forcément je suis levé à 4h50. Je
commence la fabrication de 2 petites protections pour les capots de pont en sirotant mon
café. J'ai décidé de retourner sur les Roques le lendemain à l'aube. Mais je veux retourner
me baigner sur le "reef" avant de quitter les Aves. Malheureusement je heurte une roche
avec l'hélice. J'abandonne ma tentative et reviens sur Fayama pour réparer. Une fois
dépanné, il n'est plus temps pour la baignade car je dois amener Fayama près du phare
pour sortir en eau saine de nuit. L'après-midi se passe à préparer la navigation et
principalement de bonnes crêpes afin de ne rien avoir à cuisiner en route. Je me couche à la
tombée de la nuit dans l'intention de lever le mouillage aux premières heures du dimanche.

        Dimanche 5 novembre: Je suis debout bien avant de l'avoir voulu, il est minuit. Je
prépare et Fayama appareille vers 1h. Je couple la trinquette avec un demi-génois. J'entends
un bruit de souffle mais ne parviens pas à en déterminer l'origine. A 6h30, je décide de virer
de bord. Comme j'ai établi la trinquette sur l'étai largable il me faut enrouler le génois. En
effectuant cette manoeuvre j'aperçois une déchirure d'environ 60cm. Je ne peux plus
l'utiliser. Je rentre également la trinquette et établi un foc intermédiaire récupéré dans un
ship-occase. Ce n'est pas mon jour de chance, 1/2 heure après avoir établi cette voile,
l'anneau du point de drisse cède et le voilà qui voltige en tous sens en tête de mât. Je
monte et me voici à me balancer à 15m au dessus de l'eau pour essayer d'attraper ce
satané morceau de drisse. Epuisé par tant d'effort, j'en implore les forces invisibles de
m'aider à redescendre. Je remets le trinquette à poste, je l'établis ainsi que la grand-voile à
1 ris et remets en route.
Je passe mon temps à confectionner des anneaux en cordage aux
points de drisse et d'écoute de ce foc intermédiaire. Ils ont l'air solides et devraient être
aussi costauds que les anneaux en inox. Je commence enfin à apercevoir Cayo Agua, il me
reste tout de même 9 miles à parcourir. Je les fais au moteur en ligne directe. J'aborde la
côte sous un grain violent, Rémi de Pa Ni Pwoblem est venu à ma rencontre en annexe pour
me guider. Quel type sympa ce Rémi. Je mouille à proximité de son catamaran. Steve et
Barbra avec Iris sont là aussi. Je range Fayama, ferle les voiles sous des grains de plus en
plus fréquents. Steve me propose de descendre le génois pendant que le temps est calme.
Nous nous y affairons mais impossible de le faire descendre et bien sûr un nouveau coup de
vent surgit détruisant Ce qui restait de la voile.
Brigitte et Rémi m'invite le soir à bord de
Pa ni Pwoblem, ça fait du bien d'être en bonne compagnie quand rien ne va plus.
       Lundi 6 novembre: Une bonne nuit de repos et ça repart comme si rien ne c'était passé.
Je prends mon pti café et mets à jour le livre de bord. Une bonne baignade dans cette eau
limpide finit de me réveiller. Remy arrive pour m'aider à enlever les restes du génois
bloqués sur l'enrouleur. Il m'invite à déjeuner sur Pa Ni Pwoblem. Puis, histoire de digérer,
je descends faire une petite ballade à terre et prends ces belles photos.

 

Los_Roques_Cayo_Agua_1.jpg
                                                        Cayo Agua

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                                                            Fayama et Iris au mouillage

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                                                                   Pa-Ni-Pwoblem à tribord

Los_Roques_Cayo_Agua_6.jpg
                                                          Cayo Agua

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                                                         Cayo Agua

 

        Ce soir du 6 novembre, le vent qui s'était calmé, reprend avec force, le nuit qui
succède l'est toute aussi.
Le matin du 7 novembre, je prépare tranquillement Fayama pour
partir vers Grand Roque dans l'archipel des Roques lorsque je vois approcher Steve du
voilier Iris. Il était tellement désolé d'avoir assisté à la destruction de mon génois qu'il
m'apporte quelques voiles dont il ne se sert plus afin que je puisse les troquer. Quelle bonté
d'âme, quel coeur. Je ne vous oublierai jamais Barbra et Steve. Que le vent et la mer vous
soient toujours favorables. Je quitte ce superbe mouillage à 9h45, à 10h les voiles sont
établies. C'est une navigation simple, à 16h45 Fayama est mouillé dans la baie de
Grand Roque. Je descends immédiatement à terre pour téléphoner à la famille. Je rentre la
nuit tombée et me couche rapidement car demain une grande navigation nous amènera à
Cubagua. Ce sont environ 3 jours de mer qui nous attendent.
      
         Mercredi 8 novembre: Levé 6h, le café avalé, je couds un anneau de cordage au point
d'amure du foc intermédiaire. Je prends un petit déjeuner et range pour le départ. Vers 11h,
Fayama tire des bords pour se dégager des îles et regagner les eaux saines. La mer à
l'extérieur est houleuse. En fin d'après-midi je vire de bord pour filer sud-est toute la nuit. Il
faut en parler de cette nuit...la mer se fâche, les soeurs houles-croisées sont de sortie et les
vagues sont hautes. Fayama tape dur pour se frayer un chemin dans ce capharnaüm d'eau
et ce jusqu'à 6h du jeudi. Jeudi 9 novembre 12h40 la traine émet son bruit caractéristique.
J'aperçois une belle dorade à fleur d'eau. Je fais la bêtise de stopper Fayama, celle-ci en
profite pour enrouler la traîne autour du safran. Elle casse le fil et disparait au loin. A 17h10,
j'ai plus de chance et remonte un beau barracuda. La mer restera instable hésitant entre
calme et colère jusqu'à Cubagua où je mouille le vendredi vers 21h.

Cubagua.jpg

                Cubagua la desertique et ses quelques maisonnées de pêcheurs.

          Samedi 11 novembre: Papa doit être au défilé et son fils se repose de ses 3 jours de
navigation. Impossible de joindre Berta en Espagne pourtant j'arrive à joindre ma mère en
France. La forte mer qui noyait le pont est passée par les aérateurs et a mouillé le linge
resté sur la couchette. Tout sèche maintenant au vent. Je profite de cette escale pour
renforcer les anneaux
du foc intermédiaire. Il va me servir pour le retour vers la Martinique.
Je mange le délicieux barracuda, don de la mer. En fin d'après-midi, je termine la couture
des anneaux du foc. Je le remets à poste. Je suis fatigué, à 19h je suis couché. A 23h30
un bruit me réveille et je ne peux me rendormir. Je décide de partir pour la baie de Porlamar
à Margarita.

Cubagua epave aux pelicans.jpg
                      La très célèbre épave aux pélicans de Punta Playa

Margarita vue de Cubagua.jpg
                     La côte de Margarita vue depuis Punta Playa à Cubagua

 

      Il est dimanche 12 novembre, 0h20, le mouillage de Fayama remonte doucement. A
0h35 je mets le cap à 50° afin de sortir de la baie. A exactement 1h10 j'assiste à un superbe
feu d'artifice donné depuis Margarita. Ceci est de bonne augure et c'est une magnifique
navigation au près que réalise mon fidèle voilier car la mer est calme et le vent modeste. Le
6e bord nous amène dans la baie de Porlamar où je mouille l'ancre à 9h50.
Je passe 8 jours
à Porlamar. Je prépare ma remontée directe vers la Martinique. Pour l'anecdote, il y a un
bateau qui a l'habitude de livrer du carburant, des lubrifiants et divers choses dont on a
toujours besoin à bord.Je lui commande 4 jerricanes de 20L neuves, 2 galons d'huile moteur,
160 litres de Gas oil et 50L d'essence. Cela me coûte 265000 bolivars soient 105 euros de
l'époque. Cela laisse rêveur, non?

        Mardi 21 novembre : A 10h Fayama ripe sur son ancre et court sous grand-voile. Le foc
a peine établi je me rend compte que le loch ne fonctionne pas. Je dois mettre en panne et
plonger pour débloquer la petite roue à aubes du capteur. A 10H30 voilà reparti mon fidèle
destrier au près, à un faible 4 noeuds. En fin de matinée, je sens une odeur de gas oil. La
durite de remplissage suinte au niveau du réservoir. Je l'ai trop rempli. Comme le vent est
timide et qu'il a tendance à faiblir, je mets le moteur en marche afin de diminuer le niveau de
carburant. En milieu d'après-midi je coupe le moteur, le vent augmente et amène une
mauvaise houle d'est en fin de journée. Il faut savoir que la remontée de Margarita vers la
Martinique n'est pas facile. C'est une navigation au près serré avec quelquefois un fort
courant d'est en ouest qui provoque une forte dérive.

       Mercredi 22 novembre : Nous avons subi cette grosse houle toute la nuit. La mer venait
parfois claquer fortement sur la coque. A 6h, je prends mon café avec l'impression d'être dans
un shaker. Un fois le soleil à son zénith, je sens Neptune décidé à se calmer. Vers 15h, la
situation est raisonnable, je peux enfin ouvrir les capots du carré pour aérer. La mer s'est
calmée non pas du fait des humeurs de Neptune mais plutôt de celles  d'Eole. Le vent est
tombé à presque nul. Comme il est toujours plus difficile de revenir à l'est que de monter au
nord à cause du courant, je prends un cap au 90° au moteur. La nuit est plus calme que la
précédente.

      Jeudi 23 novembre : Il est 6h, mon café à la main j'examine l'horizon. J'aperçois un
cargo par l'arrière du travers tribord faisant route vers l'ouest. Le radar m'en donne
confirmation. Pas de soucis, il passera loin derrière la poupe. A 8h, le ZZZZZZZZZ
caractéristique de la traine se fait entendre. Je remonte une belle coryphène sur la plage
arrière, la décroche et hooooo misère la laisse échapper. En début d'après-midi c'est une
longue pétole qui s'installe. Le moteur fonctionnera jusqu'à 19h45. Le vent revient, timide et
forcira vers 23h. Je prends un 2e ris dans la grand-voile.

      Vendredi 24 novembre : Je suis monté un peu plus nord que la latitude du Marin. Je me
trouve à 14° 16'. Je pensais que ce serait une bonne option. Que nenni... Le vent d'Est-Sud-Est
et le courant contre m'oblige à tirer des bords pas très favorable. Pour corser le tout, le vent
tombe à l'approche du rocher du Diamant, la vitesse
aussi. Fayama se traine entre 1,5 et 2,5
noeuds. Je suis fatigué de batailler pour, au final, ne faire qu'une faible route fond. Je termine
le parcours vers St Anne au moteur. L'ancre croche le sable à 18h précise, juste avant la nuit.

Voilà une aventure qui se termine. De retour au Marin, il faut préparer
le départ pour la
métropole prévu le 10 décembre. En attendant  j'ai
tout de même à penser à Fayama...le
fameux génois à remplacer. J'en essaie 2, l'un déniché dans un dépôt-vente, l'autre chez un
loueur de voilier. Aucun ne correspond, je demande un devis à la voilerie Incidence. Je laisse
passer quelques jours pour me renseigner et comparer et je le commande chez Incidence avec
livraison pour Avril
2007.
       Le 10 décembre je quitte Fayama pour passer les fêtes en famille en métropole.

 

  

 


 


Date de création : 26/03/2013 02:41
Dernière modification : 14/07/2017 21:13
Catégorie : 2006
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